Télévision, smartphone, tablette : attention aux écrans !

C’est prouvé : plusieurs études scientifiques établissent un lien entre la consommation précoce et excessive d’écrans chez les jeunes enfants, et des troubles pour leur santé (avec notamment des risques accrus de surpoids), leur sommeil, leur langage ou encore leur comportement.
L’exposition des petits aux écrans est donc devenu un enjeu public dont se sont saisis depuis plusieurs années la communauté médicale et l’univers associatif. Plusieurs députés viennent même de déposer des propositions de loi pour protéger les enfants de cette surexposition aux écrans.
Quels sont vraiment les dangers ? Comment les expliquer ? Et surtout comment réagir ?

L’enfant a besoin d’expériences sensorielles variées

Les premières années de vie sont fondamentales pour la maturation du cerveau. Et cette dernière passe par la multisensorialité.

Avant 3 ans, l’enfant grandit en développant naturellement ses 5 sens au travers d’expériences ludiques : il est curieux, il s’amuse, touche à tout et met tout en bouche, il adore porter ce qu’il tient à son nez, renifler les odeurs des peluches… Il apprend à bouger ses dix doigts et son corps, à sentir, à attraper, à goûter, à chanter, à entrer en relation avec d’autres personnes.

Ces expériences vécues pendant cette période, dite des 1000 premiers jours, sont essentielles : elles vont lui permettre de bien grandir. Car c’est ainsi qu’il découvre le monde et comprend très vite qu’il peut agir sur son environnement.

Mais dans cet environnement, un objet prend une place de plus en plus importante : l’écran.

L’enfant face à l’écran

Devant un écran, les sens évidemment sollicités sont l’ouïe et la vue. Mais pas l’odorat, ni le goût, ni le toucher. Or rappelons-le : le tout-petit a besoin d’utiliser tous ses sens pour développer toutes ses capacités.

Par ailleurs les images en mouvement s’enchaînent rapidement. Elles ont un effet hypnotique (ce qui explique que nos petits les aiment tant !) et mettent l’enfant dans une attitude passive. Spectateur, il subit ce qu’il devrait découvrir par lui-même. Il ne peut pas agir sur son environnement, alors qu’il a au contraire besoin d’être acteur de ses découvertes.

Et plus un enfant passe du temps devant un écran, moins il lui en reste pour jouer librement, faire des activités physiques et interagir avec son entourage !

Le temps passé devant les écrans est donc un temps où l’enfant ne peut acquérir de nouvelles capacités primordiales pour son évolution, ne se développe pas pleinement, où il ne devient pas autonome.

Des risques réels

Le site naitreetgrandir.com propose une liste des risques associés à une trop grande exposition aux écrans chez les enfants en bas âge.

Ces risques établis par la communauté scientifique portent sur
• la motricité ;
• la socialisation ;
• les capacités cognitives comme la mémoire à court terme, le développement du langage et les apprentissages scolaires ;
• le contrôle des émotions ;
• l’attention;
• le sommeil (notamment à cause de la « lumière bleue »;
• la santé : surpoids, fatigue, problèmes de posture, hypertension, diabète de type 2, problèmes cardiovasculaires à long terme. Une préoccupation plus récente est « l’épidémie » de myopie constatée chez les jeunes enfants car devant un écran, l’œil s’adapte à voir sur de courtes distances. Une bonne thérapie est de regarder « au loin », c’est-à-dire de quelques mètres à l’infini.

Les écrans trop présents dans notre quotidien et celui des petits ?

Chaque foyer compte aujourd’hui en moyenne plus de 5 écrans différents ! Les écrans font partie de notre univers non seulement par la télévision, mais aussi avec les ordinateurs, les tablettes, les consoles de jeu et surtout les smartphones. Des nouvelles technologies qui peuvent vite devenir, si vous ne sommes pas attentifs, chronophages. Pour nous, adultes… mais aussi pour nos enfants.

Une étude de l’Inserm et de l’Ined*, mise à jour régulièrement, se penche sur l’usage des écrans numériques par les tout-petits. Même si les situations sont très différentes d’une famille à une autre, en fonction notamment des loisirs des parents ou du cadre socio-économique du foyer, la dernière édition de l’étude révèle plusieurs éléments qui doivent retenir notre attention :

• seul un parent sur sept suivrait la recommandation de ne pas exposer les tout-petits à la télévision, aux smartphones ou aux tablettes

• un enfant sur deux commence à regarder la télévision avant l’âge de 18 mois

• à 2 ans, 1/4 des enfants sont exposés aux écrans des smartphones et tablettes

• 16% ont même un usage « intensif » de ces écrans : à 5 ans, ils y consacreront en moyenne une heure par jour, en plus du temps passé devant la télévision

• au final, environ 10 % des enfants ont une consommation « très excessive » d’écrans compte tenu de leur âge.

*https://www.insee.fr/fr/statistiques/6535295?sommaire=6535307

L’exposition aux écrans a été mesurée auprès de 13 117 enfants à l’âge de 2 ans et extrapolée à l’ensemble de la génération d’enfants nés en 2011.

Comment agir ?

Pour toutes les raisons évoquées, experts et pouvoirs publics recommandent de ne pas exposer les tout-petits à la télévision, aux smartphones ou aux tablettes, et de limiter le temps passé devant les écrans pour les plus grands.

Commençons par écarter les mauvaises raisons pour lesquelles les parents peuvent être tentés de mettre leur enfant devant un écran :

• Le calmer ? En réalité, le jeune enfant peut être sur-stimulé et donc excité par les images qui se succèdent et le bruit qui les accompagne. Par ailleurs, il n’apprend pas ainsi à réguler lui-même ses émotions.

• L’aider à apprendre ? Certains écrans peuvent avoir des avantages éducatifs, mais ils ne sont pas essentiels avant l’école primaire : mieux vaut lire une histoire ou écouter de la musique. Qui plus est, un enfant apprend vraiment lorsqu’il utilise l’écran si et quand il y a un adulte à ses côtés, pour lui expliquer ce qui se passe et réagir à ses besoins et à ses émotions.

Voici quelques points de repères proposés par Mon enfant et les écrans, le site créé par l’Union nationale des associations familiales :


• Avant 3 ans : jouez, parlez, éteignez la télé !
• Entre 3 et 6 ans : limitez les écrans, partagez-les en famille !
• Entre 6 et 9 ans : l’écran peut devenir un outil d’apprentissage

Et nous parents : à quels moments sommes-nous devant nos écrans ?

Parents, donnons l’exemple : sachons nous détourner de nos écrans quand nous sommes avec nos petits. Même s’il n’est pas toujours facile de se rendre disponible, gardons en tête que nos enfants ont besoin de nous, d’interactions et d’activités, pour s’éveiller, découvrir le monde qui les entoure et bien se développer. Pour leur raconter des histoires, jouer à des jeux de construction, se promener…

La télévision ne peut pas se substituer aux interactions de l’enfant avec son entourage. L’écran « baby-sitter » apporte certes du confort pour les parents, mais il ne remplace pas les relations humaines et les expériences multisensorielles indispensables à l’enfant. Le monde qui l’entoure est distrayant, vivant, et intéressant, profitons-en !

Que proposer à nos tout-petits quand nous éteignons nos écrans ?


Différentes activités autour des 5 sens

Parents, exercez votre créativité pour développer la vue chez votre enfant ! Vous pouvez inventer des histoires à partir de livres d’images, jouer au loto des images, montrer à l’enfant les détails d’une voiture, d’une poupée, ou de tout autre petit jouet ! Il exercera ainsi son acuité visuelle et par la même occasion développera sa dextérité en les manipulant ! Une promenade en plein air avec la découverte de la faune et la flore est aussi un excellent moyen de varier les plaisirs.

En route pour un atelier cuisine. Rien de tel pour développer le goût en proposons en petite quantité à votre enfant les éléments que vous manipulez. Activité multi sensorielle par excellence, les ateliers cuisine sont aussi un excellent moment de complicité avec votre enfant pour encore plus d’interactions avec lui.

Un loto des odeurs pour stimuler l’odorat ! Un vrai délice pour les narines de votre enfant qui ne pourra bientôt plus se passer de cette activité ! Faites-le voyager au pays des senteurs grâce aux odeurs d’épices comme le clou de girofle, la cannelle ….

Les activités musicales sont un excellent moyen pour sensibiliser l’ouïe de votre enfant aux différents sons : chants, comptines, morceaux musicaux, instrument… N’hésitez pas non plus à confectionner avec lui des maracas, des tambours, … ou d’autres instruments de musique.

L’atelier peinture ou pâte à sel ravira votre enfant ! Mais il peut aussi toucher la terre ou bien jouer dans un bac à sable… La nature regorge de possibilités : lui permettre de toucher des animaux, des fleurs ou encore des cailloux, toujours en gardant un œil vigilant !

Tous ces jeux permettent à l’enfant de manipuler, créer, imaginer, et travailler sa coordination. Le principe d’apprentissage s’applique là aussi : c’est en lui montrant et en faisant avec lui que l’enfant fera ensuite tout seul.
Enfin, l’enfant doit également apprendre à ne « rien faire », à ne pas être dans une activité permanente.

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