Pourquoi stimuler les sens est-il important dans l’apprentissage ?
Pourquoi travailler sur les 5 sens ? Pourquoi est-ce important de cultiver et de développer ses Pourquoi devons-nous travailler sur les 5 sens ? Pourquoi est-ce si important de cultiver et de développer nos sensations dès notre plus jeune âge ? On touche véritablement à la raison d’être de 5 senses for kids Foundation. Et la réponse à ces questions est directement en lien avec le bien-être et l’épanouissement des enfants. Entrons dans le vif du sujet.
Stimuler les 5 sens de votre enfant
L’enfant découvre le monde à travers ses cinq sens. Et il ne le perçoit pas de manière monosensorielle. À chaque instant, nous sommes toujours plurisensoriels. Tous les sens sont impliqués en même temps.
Pendant son développement, l’enfant aura tendance à favoriser tel ou tel sens. D’abord, ce sera le toucher. Le sens du toucher joue un rôle fondamental chez le tout-petit. Mais dès qu’il acquiert une vision nette, la vue sera privilégiée. Cependant, les autres canaux perceptifs fonctionnent de concert.
Lors des 1000 premiers jours, l’enfant va optimiser constamment le fonctionnement de ses canaux sensoriels. Sa sensorialité est alors explosive. C’est le meilleur moment pour éveiller les sens : faire voir, faire toucher, faire sentir de nouvelles choses…
Et au fur et à mesure que les capacités sensorielles de l’enfant sont sollicitées, une boucle vertueuse s’amorce.
Ce cercle vertueux de l’apprentissage est particulièrement visible dans les études sur le langage. Les enfants issus d’un milieu favorisé culturellement ont, à 6 ans, un vocabulaire plus riche. Le cerveau de chaque enfant est capable d’enregistrer des millions d’informations, lorsqu’il est stimulé.
« 5 senses for kids Foundation » vous conseille d’utiliser un vocabulaire riche, même avec un nourrisson.
Les études montrent que dès 3 mois, les enfants isolent déjà les mots à l’intérieur du langage. Ils reconnaissent les phonèmes, même s’ils ne savent pas encore ce qu’ils veulent dire.
La période d’apprentissage entre 4 et 5 ans est extraordinaire. L’enfant se familiarise avec le sens des mots. Pas seulement ceux qui décrivent les objets, mais aussi ceux qui désignent des émotions comme la colère, la tristesse et même des expériences esthétiques. C’est dans ces premières années que les bases du langage sont jetées.
Tous ces apprentissages sont implicites. Ils se font naturellement. Le cerveau humain est conçu ainsi. Cela se fait si naturellement que l’on n’y prête pas attention.
On n’imagine pas tous les petits instants d’apprentissage de l’enfant. Il va capitaliser dès la première fois où il fait une expérience. Il aura déjà progressé lorsqu’il refera la même expérience un peu plus tard.
Pour stimuler les sens de votre enfant, nous recommandons de favoriser les expériences sensorielles, plutôt que de pratiquer un entraînement ou de faire des éveils par sens.
Par exemple, vous pouvez faire sentir à votre enfant une fraise et lui faire toucher le fruit. Ensuite, vous pouvez lui proposer d’y goûter. Tout au long de l’expérience, vous pouvez commenter les sensations.
L’enfant acquiert alors une expérience sensorielle de la fraise et forge en même temps le concept du fruit. Une fraise a telle odeur, telle saveur, et maman (ou papa) dit que « c’est bon » ou « c’est sucré ».
Éveiller les cinq sens naturellement
La meilleure méthode d’apprentissage est celle qui suit la façon dont nous apprenons naturellement. Proposez à l’enfant de faire des expériences et laissez-le tirer ses propres conclusions : toucher, goûter, voir et sentir. Ces activités sensorielles stimulent ses sens et ceux-ci se développent par eux-mêmes.
Les enfants qui ont eu une expérience privilégiée avec un parent vont se distinguer. Prenons par exemple la cuisine. Si l’enfant a une grand-mère qui a fait la cuisine avec lui, il pourra avoir une idée de ce que le mélange d’aliments va donner ; et il saura en parler.
Nous pouvons observer la même chose avec les musiciens. La motivation familiale ou l’attention d’un adulte favorise le développement d’une capacité. Cela signifie que nous avons des capacités fantastiques d’apprentissage implicites, qui constituent ensuite le socle de notre vie future.
L’enfance est un moment privilégié où investir du temps et de l’énergie. Le tout-petit dispose d’un énorme potentiel de développement.
Toutefois, il ne faut pas oublier que les petits enfants ont une capacité d’attention réduite. Ils apprennent grâce à des micro-apprentissages.
Cela demande un effort à l’enfant d’apprendre quelque chose. Mais une fois qu’une chose est apprise, elle se transforme en automatisme. Et c’est plus facile d’apprendre la chose suivante.
Nos conseils pour éveiller les 5 sens
1/ Faites des apprentissages dans des environnements sûrs
Il n’y a pas que l’expérience qui compte. Les conditions dans lesquelles elle se fait sont aussi primordiales. Il est important de favoriser une atmosphère détendue.
Le développement des capacités peut être exponentiel s’il se produit dès le début dans des conditions favorables.
2/ La bienveillance
Il n’y a pas si longtemps, au milieu du 20e siècle, on emmaillotait encore les enfants comme des chrysalides. Ils ne pouvaient pas bouger. Heureusement, on laisse aujourd’hui plus de liberté à l’enfant.
Soulignons ici l’importance de l’attention conjointe de l’enfant et de l’adulte. Naturellement, l’enfant va chercher le regard de l’autre pour se guider. Si nous favorisons leurs tâtonnements, avec des encouragements et une attention bienveillante, l’enfant va rapidement progresser.
Sourire, être patient et ne pas brusquer l’enfant. Le soutien de l’adulte contribue à donner du plaisir à l’enfant. Sa curiosité en sera renforcée.
3/ Pas de surstimulation
Stanislas Dehaene qui travaille sur le développement du cerveau des enfants souligne leurs capacités fantastiques. Même si la surstimulation peut dans certains cas être positive, si l’on prend par exemple des musiciens virtuoses, il y a un vrai risque à pousser la super-performance.
Les parents ne doivent pas s’attendre à ce que l’enfant ait le BAC dès la maternelle ! Il faut tempérer. Le rythme individuel est important. Rappelons qu’Albert Einstein a commencé à parler à 6 ans.
Françoise Dolto disait qu’il fallait laisser les enfants s’ennuyer. Il y a effectivement des zones du cerveau qui s’activent quand on ne fait rien. C’est un mode de consolidation des connaissances où le cerveau prend le temps d’ordonner et d’élaguer. Et bien sûr, le sommeil est important. C’est lors de ces phases de repos que l’enfant peut recharger ses réserves d’énergie
Les exercices physiques consolident aussi le cerveau. Ce qui compte, finalement, c’est la variété.
Affûter ses sens, même après la petite enfance
Après la petite enfance, le cerveau conserve sa plasticité. Il est toujours temps d’enrichir sa sensorialité avec de nouvelles expériences.
Le deuxième grand remaniement du cerveau se produit à l’adolescence. Les recherches actuelles montrent que le cerveau devient mature entre 20 et 25 ans.
Comprendre le fonctionnement du cerveau est intéressant pour mieux appréhender ce qu’apporte la pratique de la multi-sensorialité.
Il n’y a pas de nouveaux neurones qui se créent. Mais il y a de nouveaux branchements et un nouvel élagage qui se produisent en fonction des apprentissages. Le cerveau envoie des « tentacules » partout, des prolongements entre les neurones. Quand ces prolongements fonctionnent, ils sont stabilisés ; quand ils ne sont pas utilisés, ils sont élagués. C’est pourquoi la performance des circuits neuronaux augmente au fur et à mesure de la vie.
Élaguer : ce terme signifie que des synapses qui se sont créées entre deux neurones vont régresser si elles ne sont pas fonctionnelles. Les neurones ne meurent pas, mais la communication entre ces neurones ne fonctionne plus.
Pour découvrir les activités ludiques afin de proposer des expériences sensorielles à votre enfant, rendez-vous sur les pages de chaque sens : la vue, l’ouïe, le goût, l’odorat ou le toucher dans la rubrique « côté parents ».