4e cérémonie de remise des prix de 5 senses for kids Foundation

En ce jeudi 20 novembre 2025, nous avons une pensée particulière pour Alain Goetzmann, un homme formidable et généreux, qui a été à nos côtés depuis le début et qui nous a quittés cet été. Nous lui dédions cette soirée.
Pour cette édition 2025, quatre projets ont été récompensés
Les Prix 2025 d’action pédagogique de 5 senses for kids Foundation
– Le premier prix de 2 500 € a été remis à Laurence Goujon de l’Amicale « Les Corallines ». Son projet « De caillou(x) à Mégalithes« a pour but d’éveiller le regard de jeunes enfants sur le patrimoine de proximité : les Mégalithes en développant une approche sensible porteuse de connaissances. L’objectif est de tisser un lien affectif avec ce patrimoine grandiose, vieux de plus de 7000 ans pour faire des jeunes élèves des « ambassadeurs » d’histoire ou plutôt de préhistoire.
– Le deuxième prix de 1 500 € est attribué à Etienne Gaudillere représenté ce soir par la comédienne Marion Lechevallier de la Compagnie Y. Dans son projet « Poésie en boîtes« , il invite les enfants à ouvrir des boîtes de formes, tailles et matières différentes. À l’intérieur de chaque boite, il découvre un objet particulier, associé à un poème écrit sur une page que le comédien lit ensuite à voix haute. Certains poèmes sont drôles, d’autres tristes, d’autres peu compréhensibles … Le temps de la rencontre ne permet volontairement pas d’ouvrir toutes les boites : il faut donc bien choisir.

Les Prix scientifique 2025 de 5 senses for kids Foundation en partenariat avec la Société des Neurosciences
– Le premier prix de 2 500 € récompense Marianne Latinus de l’INSERM, Université de Tours du Laboratoire iBraiN. Le titre de son projet est « Unraveling variability in young children’s brain responses to varied sensory stimulations ». Le travail présenté est une des premières études qui regarde le traitement sensoriel dans la petite enfance et dans trois modalités sensorielles différentes avec une approche individuelle. Ce travail démontre que l’EEG est un outil puissant pour évaluer le profil développemental des enfants, qui pourrait être particulièrement intéressant dans l’étude des troubles du neurodéveloppement, et le suivi des enfants avec des troubles du neurodéveloppement.

– Le deuxième prix de 1 500 € est décerné à Jules Dejou – Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon (CRNL). Equipe NEUROPOP. « Souvenirs olfactifs de l’enfance » est une étude des déterminants environnementaux, comportementaux et neuronaux par une approche translationnelle chez l’humain et la souris. Ce travail éclaire la façon dont une simple odeur peut relier durablement les émotions, les souvenirs et la construction de soi dès le plus jeune âge.

Le discours de la Fondatrice
Dans quel monde vont vivre nos enfants ? Celui de l’Intelligence artificielle ?
Entre fascination et inquiétude, nous vivons un moment historique où l’IA s’invite partout : dans nos foyers, dans nos mondes professionnels, dans nos écoles. Jamais la frontière entre l’humain et la machine n’a semblé aussi ténue.
Au quotidien, c’est certain, l’IA est un outil extraordinaire. Elle nous aide à nous organiser. Elle anticipe même nos besoins ! Elle permet de résoudre des problèmes complexes, d’automatiser des tâches répétitives. Elle peut améliorer le service, la performance.
Les jeunes enfants dont nous avons la responsabilité, en tant que parents ou en tant qu’éducateurs, vont vivre dans ce nouveau monde, dont nous percevons à peine les contours.
Pour nous, deux questions se posent.
La première, c’est celle du temps. L’IA nous fait gagner du temps pour faire autre chose. Oui mais quoi ?Passons-nous notre temps gagné à consommer des contenus générés … par l’IA ? Ou le consacrons-nous à profiter du monde avec la curiosité et l’enthousiasme d’un enfant ?
On le sait, les nouvelles technologies menacent notre capacité d’attention. Plus on gagne du temps, plus on a l’impression d’en manquer. En nous offrant systématiquement des réponses rapides, elles nous privent de nombreuses découvertes et surtout des chemins qui y mènent. Vivre, c’est aussi observer, admirer, manipuler, écouter, goûter, créer.
La seconde question, c’est celle de l’éducation et des apprentissages.
Comment continuer à apprendre quand les outils semblent penser pour nous ? Quand le numérique facilite l’accès à la connaissance ? Et même pourquoi apprendre, aller à l’école ?
Bien sûr, nous devons apprendre à nos enfants à utiliser l’IA, à vivre avec l’IA, et non par l’IA. Mais pas seulement.
L’éducation devra être plus humaine, plus enracinée dans le vivant que jamais.
On pourrait croire que tout se joue désormais dans la sphère du numérique. C’est tout l’inverse : plus nos environnements se virtualisent, plus notre rapport sensible au monde s’appauvrit, plus nous avons besoin d’une pédagogie qui enracine les apprentissages dans l’expérience sensorielle, dans l’interaction avec le réel.
Les neurosciences confirment ce que savaient les enseignants intuitifs : un savoir vécu à travers plusieurs canaux sensoriels se retient et se comprend mieux.
Avant de conceptualiser, nous expérimentons. Étudier les mathématiques, c’est les vivre à travers des formes, des objets concrets. Étudier la biologie et la physique, c’est manipuler la matière. Étudier la poésie, c’est la lire, l’écouter, et plus tard la réciter. Bravo à la Compagnie Y, bravo à Marion Lechevallier et à Etienne Gaudillere, pour leur projet « Poésie en boîtes », qui illustre d’ailleurs si bien mon propos.


La multisensorialité, ce n’est donc pas une simple mode pédagogique. C’est ce qui permet de développer des qualités humaines irremplaçables : la curiosité, la créativité, l’empathie et la pensée critique. C’est ce qui permettra aux futurs adultes d’habiter le monde, d’y trouver leur place, de le comprendre, d’en profiter, de l’améliorer, plutôt que de le subir. C’est, avant tout, ce qui permet à la personne humaine de se relier au monde et aux autres.
Se relier aussi au temps long. Pour rompre avec la tyrannie de l’immédiateté. Je suis heureuse que deux projets récompensés cette année s’inscrivent dans cette démarche.
- Celui de Jules Dejou et de l’équipe NEUROPOP du Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon, notre 2ème Prix scientifique. Il est passionnant de comprendre la façon dont une odeur peut relier durablement les émotions, les souvenirs et la construction de soi dès le plus jeune âge.
- Et celui de notre 1er Prix d’action pédagogique porté par l’amicale « Les Corallines », qui vise à tisser un lien affectif avec le patrimoine et l’histoire.
Enfin, la multisensorialité est une promesse d’inclusion. Car chaque élève apprend différemment : certains par le geste, d’autres par le son, d’autres encore par l’image. En multipliant les entrées sensorielles, nous multiplions les chances de faire réussir chacune et chacun.
Nous faisons de la diversité non pas un obstacle, mais une chance, une richesse pédagogique.
Alors bien sûr, la multisensorialité n’a pas encore livré tous ses secrets. Nous devons soutenir tous ces chercheurs qui nous permettront de mieux comprendre et d’inventer les bonnes approches pédagogiques pour les générations futures. Je suis très heureuse que le 1er Prix scientifique ait été décerné à Marianne Latinus et aux équipes du laboratoire iBraiN, pour leur étude de profils pluri-sensoriels de jeunes enfants. J’ai bien noté les promesses de cette recherche dans le domaine des troubles du neurodéveloppement. C’est un sujet sur lequel nous sommes très engagés chez Cap Enfants.
Si nous voulons que nos sociétés demeurent créatives et profondément humaines, nous devons défendre une éducation qui parle au corps autant qu’à l’esprit. C’est ce que vous faites, chacune et chacun d’entre vous, à votre façon. C’est ce que nous faisons avec 5 Senses 4 Kids Foundation.
Parce que ce que l’on apprend avec les yeux, les oreilles, les mains et le cœur, aucune technologie ne pourra jamais nous l’enlever.
Je vous remercie.

Nous sommes fiers de l’aide que nous apportons à des acteurs scientifiques et pédagogiques engagés. Cette aide n’est possible que grâce aux dons que nous recevons chaque année.
La possibilité de faire des dons pour soutenir des projets ou des prix à venir est aussi possible via le site internet :
Et en soutenant “5 senses for kids Foundation”, vous bénéficiez aussi d’avantages fiscaux conséquents.
En France, chaque don est éligible aux dispositifs de réductions fiscales :
– Si vous êtes un particulier, votre don est éligible à une réduction fiscale de 66 % dans la limite de 20 % de votre revenu imposable. Par exemple, un don de 150 € donne droit à une réduction d’impôt de 99 €.
– Si vous êtes une entreprise, vous bénéficiez d’une réduction de l’impôt sur les sociétés de 60 % du montant des dons dans la limite de 0,5 % du chiffre d’affaires hors taxe. Par exemple, un don de 1000 € donne droit à une réduction d’impôt de 600 € contributions.


